Sujets sensibles, débat complexe : soins palliatifs, euthanasie, suicide
Sujets sensibles, débat complexe : soins palliatifs, euthanasie, suicide

Benoît Burucoa explique à l’AFP que le vieillissement de la population fait forcément référence aux sujets sensibles que sont les soins palliatifs, l’euthanasie, le suicide assisté, et qu’en qualité de chef de service d’une unité de soins palliatifs à l’hôpital Saint-André à Bordeaux, il est bien placé pour connaître toute la complexité de ces sujets certes sensibles mais souvent incompris…

Alors comment définir exactement les soins palliatifs, l‘euthanasie et le suicide assisté ?
Pour une personne dite non guérissable, et dont la maladie continue d’évoluer et de s’aggraver, il convient de soulager le patient des souffrances physiques et morales, et pour cela il faut avoir recours à des traitements soit à l’aide de médicaments, soit sans, l’essentiel reste l’état du patient, et par tout cela se définissent ainsi les soins palliatifs qui accompagnent le malade et sa famille et le tout dans le respect de la profession et des aléas qu’elle présente aussi…

Pour l’euthanasie, c’est plus compliqué, la définition la plus appropriée serait celle d’un acte demandé et provoqué à la demande d’une personne…L’acte concerné étant une injection qui provoque la mort. Aux Pays-Bas et en Belgique des textes de dépénalisation existent, cette définition s’appuie aussi sur cela…

En Suisse, la notion de suicide assisté est également dépénalisé, cet acte concerne, la personne concernée par les souffrances, par la maladie, et c’est elle qui décide de se donner la mort avec l’aide des médecins… C’est un acte volontaire et personnel fait en toute conscience dans le respect de la liberté individuelle.

Si les notions sont difficiles à comprendre, si le débat reste complexe, il faut aussi agir sur la formation des professionnels de la santé qui sont et qui seront de plus en plus confronté à ces sujets délicats …

1 COMMENTAIRE

  1. Christian Debray

    Oublions pour un instant la sémantique. Je suis pour le suicide et contre l’euthanasie sous toutes ses formes. Attention, quand je dis que je suis pour le suicide, je ne l’aime pas et je ne l’encourage pas. Je ne suis pas non plus religieux ou moraliste.
    Ceux qui désirent vraiment se suicider peuvent le faire par eu même sans le besoin d’une tierce personne, surtout si c’est un médecin. Ceux qui demandent le suicide assisté demandent en fait de l’aide dans leur vie. Ils ne veulent pas se faire essuyer les fesses par une autre personne, ou bien, ne veulent pas être un fardeau pour quelqu’un d’autre, ici on ne parle pas de souffrance, mais de dignité ou plutôt d’une fausse perception de ce qu’est la dignité.
    Pour ce qui est de la souffrance, la médecine actuelle a tous les outils nécessaires à soulager toutes les douleurs. Ces outils vont jusqu’à la sédation. Attention, la sédation par elle-même n’a pas de caractère permanent ou continu. Elle est utilisée souvent pour les grands brulés. Alors, quelle est la différence? Voilà où est la ligne pour le médecin, l’intention. Si lors d’une sédation le patient meurt, il est mort de sa mort naturelle, sans souffrir. Si sa condition s’améliore, on le réveille et il peut alors voir sa famille dans des conditions de calme et de respect tant souhaité par les partisans de l’euthanasie.
    Pour ce qui est du choix libre et éclairé, il est théoriquement possible, le problème est qu’il doit être fait dans des circonstances favorables pour être libre et éclairé. Dans nos institutions, nous le savons par les multiples exemples et incidents, le traitement des patients n’a rien d’idéal. Les personnes âgées sont souvent abusées, les handicapés aussi. Dans nos sociétés, les différences sont souvent discriminées et sont des sources de violences faciles. Dans la maison, les pressions viennent de la fausse dignité, des problèmes financiers et de la charge que le patient « impose » à la famille. Tout cela pourrait être réglé avec des soins à domiciles qui, je vous le rappelle, coutent beaucoup moins cher qu’une institutionnalisation.
    Pour ce qui est de la morale, même si je n’aime pas me servir de cet argument, car il est trop subjectif. Qu’est-ce que l’humanité? Où commence-t-elle? Ou finit-elle? Je crois que nous sommes humains de la naissance à la mort, égaux en droit et en dignité, ainsi je ne désire pas qu’on me traite comme un animal, qu’on me donne la mort, elle viendra bien toute seule. Elle sera digne et calme si l’on me donne des soins palliatifs appropriés. Les soins palliatifs, pour tous et partout, sont la solution, non pas, la mort pour tous et partout.

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