Tunisie : Une sentence peu sévère pour les policiers violeurs
Tunisie : Une sentence peu sévère pour les policiers violeurs

Sept ans de prison ferme pour deux des trois policiers violeurs et deux ans pour le troisième avec une amende de 20.000 Dinars (9000 euros)…

C’est la sentence prononcée lundi 31 mars par la justice Tunisienne pour ces trois policiers qui avaient violé une jeune femme tunisienne connue sous le nom d’emprunt de “Meriem Ben Mohamed”. Cette affaire avait mobilisé le pays et le monde entier…

Meriem, 27 ans, se trouvait, en septembre 2012, avec son fiancé dans une voiture à l’arrêt aux abords de Tunis.

Trois policiers les accostent…Deux d’entre eux, violent la victime, tandis que le troisième entraîne le fiancé vers un distributeur automatique de billet pour lui soutirer de l’argent.

Plus tard, pour leur défense, les policiers prétendront que le couple avait été pris en flagrant délit de relation sexuelle, et d’ailleurs, le parquet lui même avait engagé une procédure pour atteinte à la pudeur. Selon Moufida Missaoui, ils ont été très nombreux à vouloir détourner ce crime…

Moufida Missaoui, la directrice du centre d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violence, au sein de l’association Tunisienne Démocrates (ATFD), considère le verdict rendu comme un “acquis”, mais souhaite continuer la mobilisation pour toutes les femmes tunisiennes, précisant par ailleurs, que l’ensemble des membres de l’association s’attendaient à une peine plus lourde et ce au regard aussi de l’abus de pouvoir qui aurait dû être pris en compte…

L’audience à huit clos s’est déroulée ce lundi. Les avocats des policiers demandaient un non-lieu et les accusés avaient nié les faits, remettant, évidemment la faute sur la jeune femme, qui leur aurait fait, selon eux des avances…

Une épreuve difficile pour la jeune femme, une mise à nue et le constat amer que dénonce Meriem “Quand je demande justice on m’insulte” …

Pour la défense de Meriem, même si la sentence semble légère, c’est un bon début… Pour les associations, qui défendent la condition féminine en Tunisie, c’est un infime espoir mais elles continueront la lutte pour le droit, l’honneur et la dignité des femmes Tunisiennes…

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