Plusieurs pays dans le monde ont choisi de rendre le port du masque obligatoire non seulement dans les lieux publics clos ou encore les transports en commun, mais aussi dans certains lieux publics extérieurs réputés pour être très fréquentés. C’est le cas de certaines villes en France, mais aussi en Espagne et en Italie. La Corée du Sud vient aussi de l’imposer dès ce lundi.
À la fin du mois de juillet, le conseil municipal de Banff, en Alberta, avait aussi annoncé l’imposition du port du couvre-visage à l’extérieur, sur un tronçon de la rue principale de la ville habituellement très prisée des touristes. Les contrevenants au règlement municipal s’exposaient dès lors à une amende de 150 $.
Est-ce que le Québec devrait emboîter le pas et imposer lui aussi le port du masque dans certains lieux publics extérieurs, comme par exemple à Montréal? «On pourrait le faire», a simplement indiqué le directeur national de santé publique Horacio Arruda lorsqu’il s’est fait poser la question la semaine dernière. Sans s’avancer davantage sur une éventuelle mesure aussi stricte, il a indiqué que cette option «pourrait» être envisagée dans certains lieux publics extérieurs où le respect de la distanciation physique entre les individus ne serait pas possible.
M. Arruda a cependant insisté sur le fait que la priorité doit être de respecter les consignes déjà en vigueur pour freiner la propagation de la COVID-19. «La chose la plus importante», a-t-il souligné, demeure le lavage régulier des mains et le respecter d’une distance minimale de deux mètres entre les individus.
Médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), la Dre Chantal Sauvageau abonde dans le même sens que le Dr Arruda. «Il est important de maintenir ses distances, de respecter les consignes, de demeurer à la maison si on présente des symptômes et de limiter notre nombre de contacts. Ce sont les mesures prioritaires», a-t-elle souligné en entrevue au Devoir.
Selon elle, les lieux publics extérieurs présenteraient des risques relativement faibles ici. La situation du Québec est en effet différente de celle de plusieurs villes d’Europe, où les rues peuvent être étroites et où les places publiques peuvent être très achalandées, notamment par des touristes.
De façon générale, ajoute-t-elle, «on sait qu’il y a peu de cas d’éclosions qui se sont survenus en extérieur. On sait aussi que le vent et l’air qui bouge aident à diluer le virus lorsqu’on se trouve dehors. Mais il faut se rappeler qu’il y a un potentiel de transmission, par exemple si on chante, si on cri ou si on tousse. Le risque est toutefois plus faible à l’extérieur qu’à l’intérieur.»
«Selon notre compréhension de la transmission du virus, le principal moyen de transmission est d’être près d’autres personnes pendant plusieurs minutes. Il est donc plausible de dire que si on est près de quelqu’un pendant, par exemple, plus de 15 minutes, il pourrait y avoir une transmission du virus, même en étant à l’extérieur», nuance Dre Sauvageau.