Jacob Blake menacé de paralysie, la colère ne faiblit pas (Ce que l'on sait)
Jacob Blake menacé de paralysie, la colère ne faiblit pas (Ce que l'on sait)

Minneapolis, New York ou Portland : lors de rassemblements parfois violents, des milliers de personnes ont exigé, dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 août que justice soit faite pour Jacob Blake, un Afro-Américain grièvement blessé par plusieurs tirs de la police à Kenosha, dans le Wisconsin.

« Pas de justice, pas de paix ». Réunies dans la nuit de lundi à mardi à Minneapolis, New York ou encore Portland, des milliers de personnes ont scandé le même slogan qu’après la mort de George Floyd, il y a trois mois jour pour jour. Ils réclamaient que justice soit faite pour Jacob Blake, cet Afro-Américain grièvement blessé par plusieurs tirs de la police, dimanche, à Kenosha, dans le Wisconsin (États-Unis).

Comme pour George Floyd, un quadragénaire noir mort asphyxié sous le genou d’un policier blanc, la tentative d’interpellation de ce père de famille a été filmée par un témoin. Les images, tournées avec un téléphone portable et vite devenues virales, montrent l’homme de 29 ans suivi par deux policiers ayant dégainé leurs armes alors qu’il contourne une voiture.

« Qu’est-ce qui justifiait tous ces tirs ? »

Un agent attrape son débardeur blanc au moment où il ouvre la portière et tente de s’installer sur le siège conducteur. Le policier fait alors feu -l’enregistrement laisse entendre sept tirs-, atteignant Jacob Blake de plusieurs balles dans le dos. Ben Crump, l’avocat de la famille de Jacob Blake, a affirmé que les trois fils de ce dernier se trouvaient dans la voiture, et que l’homme avait tenté de s’interposer dans une dispute entre deux femmes.

« Qu’est-ce qui justifiait tous ces tirs ? », « Qu’est-ce qui justifiait de le faire devant mes petits-fils ? », a dénoncé mardi le père de la victime auprès du journal Chicago Sun Times, indiquant que son fils restait pour le moment hémiplégique. « Il est paralysé des pieds à la taille », a poursuivi le père, qui a le même prénom que son fils : Jacob. Herman Poster, un cousin de la victime, a confié au site The Daily Beast que Jacob Blake se trouvait de nouveau au bloc chirurgical mardi matin, les médecins cherchant « à faire réagir certains de ses nerfs ».

Échauffourées avec les forces de l’ordre

Les deux policiers ont été suspendus de leurs fonctions et une enquête a été ouverte. « Si je tuais quelqu’un, je serais condamnée et traitée comme une meurtrière. Je pense que ce devrait être la même chose pour la police », a dit Sherese Lott, 37 ans, venue témoigner sa colère lundi soir à Kenosha, ville de 170 000 habitants au bord du lac Michigan.

Le millier de manifestants réunis devant un tribunal de la ville ont d’abord défilé pacifiquement. Mais, une heure après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu, des échauffourées ont éclaté avec les forces de l’ordre. Les manifestants ont lancé des bouteilles et des feux d’artifice vers les policiers, incendié des voitures et un immeuble. Ils ont été visés par des capsules de gaz lacrymogène et des projectiles tirés par la police, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

À Minneapolis, la ville où George Floyd est mort le 25 mai et lieu de départ du mouvement historique contre le racisme, les manifestants ont brûlé un drapeau américain. Environ 200 personnes ont défilé à New York. À Portland, où des marches sont organisées quasi quotidiennement depuis la mort de George Floyd, les manifestants ont scandé le nom de Jacob Blake.

Donald Trump reste pour l’heure silencieux

L’avocat de la famille Blake devait tenir ce mardi une conférence de presse, entouré de la famille de la victime, à 22 h heure de Paris.

Le président Donald Trump ne s’est pas encore exprimé sur le sujet. Joe Biden, son opposant démocrate à la présidentielle de novembre, a quant à lui assuré que le racisme était « une crise de santé publique » et exigé une enquête fouillée et transparente sur les circonstances du décès de Jacob Blake.

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